L’éducation des Frissons, Compagnie lyrique se destine à créer des spectacles de petites formes, avec pour essence la théâtralité de la musique, la jubilation de circuler dans des répertoires variés dans le temps et dans le genre, et la volonté de s’interroger sur le monde et ses aléas surprenants…Que faire?
Musicienne classique, habituée du protocole formel de cet univers de concerts et d’opéras, qu’elle chante avec le plus grand plaisir, Camille Poul a ressenti le besoin d’un autre espace pour bousculer tous ces cérémoniaux, en toute humilité et en toute liberté.
Et c’est parce qu’elle s’est questionnée sur ce qui lui rendait la musique, la littérature et le fait de poser le pied sur scène si précieux, si vital et si excitant qu’elle a commencé à avoir le désir de raconter ses propres histoires en utilisant les outils à sa portée : cet immense répertoire poétique, musical et théâtral.
S’autoriser à faire des associations saugrenues, à chanter des chansons et à sussurer de l’opéra, à adapter des moments musicaux gigantesques à des formations réduites pour en déguster la saveur, d’une autre manière, tout aussi riche et surtout très humaine dans l’essence de l’émotion.
Des rencontres artistiques ont été décisives et l’envie de partager la scène avec ses partenaires favoris a aussi stimulé la création de cette compagnie, pour aller offrir ce que l’on aime le plus, ce qui nous touche, nous perturbe et nous étonne auprès de publics variés (et pas uniquement les habitués des salles de spectacle).
Apprivoiser ceux qui, a priori ne s’en seraient pas approchés (la musique classique pouvant être évitée par manque de petites passerelles qui se doivent d’être crées) est un des objectifs fondamentaux de la compagnie.
Rapprocher les gens et les genres, partager l’émotion, faire scintiller les belles caractéristiques des œuvres en les modelant, les associant, et en espérant vibrer collectivement voilà ce qui stimule « l’éducation des Frissons».
« L’éducation des frissons n’est pas bien faite dans ce pays.
Nous ignorons les vraies règles et quand l’évènement apparaît, nous sommes prises au dépourvu.
C’est le Temps, bien sûr. (Est-il pareil chez vous?).
Il faudrait arriver plus tôt que lui ;
vous voyez ce que je veux dire, rien qu’un tout petit peu avant.
Vous connaissez l’histoire de la puce dans le tiroir?
Oui bien sûr.Et comme c’est vrai n’est ce pas !
je ne sais plus que dire. Quand allons nous nous voir enfin? »
Lointain intérieur, Henri Michaud